Chronique n°5
Musée de Sinsheim et énergies
fossiles
Nous avons la chance, sur le trajet aller, de visiter le musée automobile et technologique de Sinsheim. Il rassemble une diversité unique de véhicules. Plus grand musée privé d’Europe, il a ouvert ses portes en 1981 et possède une annexe au musée des techniques de Speyer.
En 2000, Sinsheim a réussi à acquérir un Tupolev TU-144 ainsi qu’un Concorde d’Air France. Il possède la plus grande collection de formule 1.
Le musée retrace l’histoire de la Technologie, il est très
intéressant, mais qu’est ce qui a incité nos organisateurs à visiter un tel
lieu alors que le thème principal du voyage est la durabilité et l’écologie ?
Voyons cela de plus près :
Le char moyen (31,6 tonnes) Sherman M4, exposé à l’extérieur, développé pendant la seconde guerre mondiale a une consommation énorme, il est équipé d’un moteur à essence de 6 cylindres Chrysler, il consommait 412 litres au 100 kilomètres sur route et plus de 450 litres en tout-terrain !
Son
successeur, après-guerre, le char Paton M47 qui équipait la Bundeswehr,
possédait un moteur à essence de 12 cylindres……sa consommation était encore
plus énorme, 600 litres pour 100 kilomètres ou 160 litres à l’heure !
à tel point que l’armée de Terre Allemande avait été obligée de construire des
chars d’exercice sur la base d’un petit camion utilitaire tout-terrain Unimog-Mercedes,
destinés à l’entraînement.
Pour le supersonique Concorde exposé à Sinsheim…son exploitation était déficitaire en raison de sa forte consommation. S’il volait à Mach 2,02 (2400 km/h), pour chaque passager transporté sur 100 km il brulait entre 15 à 17 litres de Kérosène. Rapportait aux 100 passagers qu’il pouvait accueillir et aux milliers de kilomètres qu’il parcourait…..c’était un gouffre sans fond ! Son concurrent soviétique, le Tupolev TU-144 exposé à proximité affichait des performances presque similaires !
Le
chasseur turboréacteur Suchoï SU-22, de la force aérienne soviétique, exposé devant le hall
d’entrée est lui aussi un grand gourmand en carburant.
Son voisin le
quadri-turbopropulseur soviétique Iliouchine II-18 (code OTAN
« Coot » littéralement Foulque) entré en service en 1959 avait une
capacité de 30 000 litres de carburant pour une capacité de 3700 km avec
une charge de 13 500kg.
Un peu moins
gourmand cet avion jaune et rouge est un engin un peu particulier, c’est un
bimoteur bombardier d’eau Canadair CL 215, destiné à la lutte contre les
feux de forêts.
Il est équipé de 2 moteurs 18 cylindres de 2100
chevaux chacun…..le coût horaire de vol
des Canadairs est estimé actuellement à 16 000€ !
Le
matériel terrestre est lui aussi bien représenté à Sinsheim, voici un bulldozer
américain Caterpillar D9, il est en service dans l’ingénierie civile mais
aussi en version modifiée dans l’armée Israélienne. Il pèse 50 tonnes, il a une
puissance de près de 410 chevaux et une force de traction de 71 tonnes. Son
réservoir contient 963 litres de carburant !
Là, au fond,
cette BMW Brutus est une voiture monoplace expérimentale de 1917 équipée
d’un moteur d’avion. Destinée à la compétition et aux records de vitesse elle
possède un énorme moteur V12 de 750 chevaux, alimenté par un double
carburateur. Elle date de l’époque où la
firme BMW était un constructeur réputé de moteurs d’avions de chasse. Comme sur
la plupart des avions de l’époque sa consommation variait de 275 à 550 litres
de carburant par heure !
La « Blue
Flame » de 1970
était une « automobile » équipée d’un moteur de fusée de 58 000
chevaux. Alimentée par du peroxyde d’hydrogène et du gaz naturel elle a atteint
une vitesse de 1014 km/heure sur le circuit de Salt Flats aux Etats-Unis, le 28
octobre 1970.
Voilà des modèles d’exception me direz-vous !
Il n’y
a pas de bateau ici mais il est intéressant d’évoquer la pollution
atmosphérique due aux transports maritimes, que cela soit les rejets de NOx
(oxydes d’azote), de SOx (oxydes de soufre) et de particules fines ou ultrafines.
Les plus polluants sont ceux qui
fonctionnent au HFO (le fioul lourd) mais même les navires modernes commerciaux
ou de croisière sont source de pollution.
Ces bâtiments, même à quai, doivent maintenir leur moteur en
marche pendant toute la durée de leur séjour au port pour desservir les
nombreuses installations de bord, même pour les bateaux à passagers
(climatisation, ascenseurs, casino, piscine, restauration et hôtellerie).
Un navire de
croisière typique consomme environ 700 litres de carburant par heure et près de
2000 litres en navigation …..
Ces
engins de toutes sortes consomment en quantité de l’énergie fossile (pétrole, gaz, charbon), ils ont un
impact négatif sur l’environnement et donc sur le climat et notre vie de tous
les jours car ils émettent des gaz à effet de serre lors de leur combustion.
Ces
énergies sont non renouvelables, leurs ressources sont limitées et s’épuisent progressivement…Que
nous réserve la visite du musée du futur de Nuremberg ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
votre commentaire :